Il y a 10 ans cet été, lors d’une vacance d’un mois en Provence, j’ai eu une révélation : j’en avais assez de la course effrénée vers Plus : plus de ventes, plus de travail, plus de promotions, plus de clients, plus de choses, plus de vêtements, etc. Ce plusdevenait un Moins : moins de temps pour contempler, pour méditer, pour rencontrer les gens que j’aime, pour lire, pour étudier, pour vivre pleinement le moment présent. Cette révélation je l’ai eue lors d’un souper où le couple qui nous a loué la maison nous a convié ainsi que quelques uns de leurs amis de longue date à un apéro sans chichis, qui s’éternise dans les rires. Le repas cuisiné par tous dans la simplicité. Le pain déposé sur la table au moment de manger. Et je me suis dit : ‘c’est quand la dernière fois que j’ai reçu des amis sans fla fla, comme ça?’ Car recevoir pour moi, voulait dire organiser la maison, la table, le repas comme Martha Stewart! Alors après une semaine de travail de 60 heures….pas vraiment le goût de préparer tout ça! Et je réalisai que le contact authentique avec les autres me manquait. Au retour, quelques mois après, je quittais mon emploi de consultante en éducation pour me consacrer à l’enseignement du yoga et poursuivre mon étude de cette philosophie.
Les dix dernières années ont passé vite! De quelques classes par semaines que j’enseignais déjà pour le plaisir, ce sont greffées en quelques années plus de 12 classes de groupe par semaine, en plus de cours privés. J’ai offert plusieurs retraites de 2 jours, quelques retraites d’une journée. Et il y a surtout eu beaucoup de rencontres avec des personnes formidables! Et avec l’enseignement à la maison, j’ai rencontré plusieurs de mes voisines après plus de 20 ans dans le quartier, je ne les avais jamais croisées! Est-ce possible que je vive dans un vase si clos? En dix ans, il y a eu des deuils importants : mon père et ma cousine Édith. Mon pèlerinage de Compostelle qui s’est terminé avec une main cassée. Une dépression. Des remises en questions. Mes enfants sont devenus des adultes. Mon fils s’est marié et est devenu papa à mon grand bonheur! Et là, il y a près de cinq mois un AVC hémorragique m’a imposé un temps d’arrêt complet.
Dès que j’en ai eu la force, j’ai communiqué à mes amis et à mes élèves (passés, présents et futurs!) comment je me portais. Prendre le temps de m’assoir, et de vous écrire m’a aidé à clarifier mes pensées et à prendre conscience du chemin parcouru et de celui qui reste à vivre. J’ai réalisé que mon Bulletin de nouvelles s’allongeait! Et que ça dépassait juste les nouvelles! De là l’idée d’écrire un blog.
Mais est-ce pertinent? Est-ce intéressant à lire? Aujourd’hui, nous sommes tous bombardés d’information et notre attention est de plus en plus courte. Je pourrais juste écrire dans mon journal, sans publier? Qu’est-ce que je recherche? La preuve que j’existe? Que je suis aimée? N’est-ce pas un péché d’orgueil comme notre petit catéchisme nous le disait? Une partie de moi veut rester secrète, modeste, cachée. Plusieurs discussions avec des amis tournent sur : ‘Tu as vu ce qu’elle met sur les réseaux sociaux?’ ‘Pourquoi il faut qu’elle ou il montre ça?’ ‘C’est de l’exhibitionnisme!’ ‘C’est mieux, plus acceptable, de rester ‘low profile’.
Mais le propos de Marianne Williamson me revient en mémoire :
« Notre peur la plus profonde n’est pas que nous ne soyons pas à la hauteur,
Notre peur la plus profonde est que nous sommes puissants au-delà de toutes limites.
C’est notre propre lumière et non notre obscurité qui nous effraie le plus. Nous nous posons la question… Qui suis-je, moi, pour être brillant, radieux, talentueux et merveilleux ?
En fait, qui êtes-vous pour ne pas l’être ? Vous êtes un enfant de Dieu.
Vous restreindre, vivre petit, ne rend pas service au monde.
L’illumination n’est pas de vous rétrécir pour éviter d’insécuriser les autres.
Nous sommes tous appelés à briller, comme les enfants le font. Nous sommes nés pour rendre manifeste la gloire de Dieu qui est en nous.
Elle ne se trouve pas seulement chez quelques élus, elle est en chacun de nous,
Et, au fur et à mesure que nous laissons briller notre propre lumière, nous donnons inconsciemment aux autres la permission de faire de même.
En nous libérant de notre propre peur, notre puissance libère automatiquement les autres.”
Je décide donc d’écrire de temps en temps. Je lance ces réflexions dans l’univers du web. Mais c’est surtout pour cheminer avec vous. Pour moi, cette proximité avec des centaines d’élèves dans les dernières dix années ont été un baume lors des moments difficiles de la vie. Les ‘moi aussi je ressens ça!’, ‘Moi aussi j’ai vécu ça comme ça!’ et toutes ses variantes qui nous rappellent que nous ne sommes pas seuls, que notre peine, notre souffrance, n’est pas qu’incompréhension, n’est pas unique, m’ont amenée à cheminer avec plus de confiance et de lumière. Nous ne sommes pas seul! Nous sommes unique et si semblable! Mais parfois, on croit que notre vécu est si unique que personne peut nous comprendre. C’est donc dans le partage que notre cœur s’ouvre. Et plus notre cœur s’ouvre, plus la compassion et la bienveillance s’accroît envers nous et tout ceux qui nous entourent.
Alors si ça vous dit, inscrivez-vous pour recevoir le blogue Surya Yoga. Je partagerai avec vous mes questions, mes apprentissages, mes découvertes tant dans le yoga sur le tapis que dans la vie et sur le chemin de la méditation.
À bientôt!
P.s. : pour plus d’information sur mon cheminement professionnel: https://suryayoga.ca/professeure-de-yoga-rosemere/